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Odysseus, les rêves d’Ulysse, de Valerio Manfredi

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Odysseus, les rêves d’Ulysse, de Valerio Manfredi

On peut s’agacer de la manie du monde moderne à personnaliser systématiquement les récits les plus épiques de notre civilisation. Mais dans son roman Odysseus, qui narre à la première personne les aventures du grand Ulysse, Valerio Manfredi réussit à faire rêver dans le respect du cycle homérique.

Le livre est une invitation au voyage dans le temps, dans l’espace et dans le rêve. Il s’ouvre sur une grande carte de la Grèce et de l’Asie mineure, se poursuit par une courte préface par laquelle l’auteur réussit à nous entraîner dans les temps reculés. Odysseus –
le nom grec d’Ulysse – naît dans l’une des nombreuses royautés de la Grèce archaïque. Il n’a jamais connu son géniteur. Le ton est donné dès la première
page. « Le soir, avant de m’endormir, je demandais à ma nourrice :
– Mai, il est où, mon père ?


– Il est parti avec d’autres rois
et des guerriers à la recherche d’un trésor, loin, très loin.

– Et il revient quand ?
– Je ne sais pas. Personne ne le
sait. Quand on part en mer, on ne sait pas quand on revient
 ».

Des années plus tard, Odysseus sera engagé, de l’autre côté des flots, dans une guerre épique. La bataille de Troie immortalisée par Homère montre avec une force exceptionnelle l’amour, la beauté, l’honneur, la destinée, mais aussi la mort et la souffrance. Le roman de Valerio Manfredi – archéologue de formation – ne déroge pas à la règle.

Le texte, traduit de l’italien, a été travaillé pour rendre (ou du moins donner à penser) l’atmosphère archaïque. Il a du souffle. « La langue que j’emploie vise à transporter le lecteur dans le respect de la tradition homérique. Dans la mesure du possible, elle privilégie une syntaxe simple, renonçant aux constructions sophistiquées et aux concepts trop abstraits », décrit-il dans une postface bienvenue.

Le roman se termine par la chute de Troyes et les préparatifs du retour. Mais l’histoire est loin d’être terminée. On attend la suite.

Odysseus – les rêves d’Ulysse, de Valerio Manfredi (éd. JC Lattès,  21,50 euros)

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