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Un spectacle à ne pas rater

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Un spectacle à ne pas rater

Le librettiste de l’oeuvre était Emanuel Schikaneder, artiste et directeur de théâtre. Il rencontra à Salzbourg, Wolfgang Amadeus Mozart et collabora avec lui pour la rédaction du livret de La Flûte Enchantée. Etant acteur et chanteur, il interpréta le rôle de Papageno pour la première représentation.

La mise en scène est de Jean-Philippe Daguerre. Sa formation, auprès de Jean-Luc Terrade et Jean-Marie Broucaret, est à l’origine d’un remarquable spectacle « Shakespeare dans les arènes » à Bayonne. Issu du Conservatoire National de région de Bordeaux, il a suivi aussi les exercices de Gérard Desarthe. Sa carrière théâtrale en tant que metteur en scène est très riche d’expériences. Pour l’assister, il a choisi Sylvie Cavé, auteur et interprète, qui a débuté dans la danse contemporaine et ancienne élève à l’école du Mime Marceau. De surcroît, elle participe à la distribution de ce spectacle dans le rôle de la dame et du nain.

La Direction musicale est menée par Petr Ruzicka, formé au Conservatoire National de Prague, où il obtint la place de 1er violon à l’Orchestre National de Tchécoslovaquie.

La chorégraphie élégante et pleine d’entrain est de Gilles Nicolas. Les costumes de Corinne Rossi sont extravagants et somptueux pour les reines et d’une simplicité adaptée pour les autres interprètes. On citera aussi les combats astucieusement réglés par Christophe Mie.

L’opéra qui s’envole

La première partie du spectacle nous présente, sous forme quelque peu didactique, l’histoire et l’argument de la pièce : le prince Tamino vient délivrer dans le royaume de Sarastro la belle Pamina, enlevée à sa mère, la reine de la Nuit. En compagnie de l’oiseleur Papageno, le jeune prince est confronté à moultes épreuves pour reconquérir l’amour de Pamina. On y retrouve l’aspect didactique propre à cette aventure initiatique, inspirée par les influences maçonniques qui s’immisçaient dans les instances du siècle. Mais, dans la seconde partie, le spectacle prend une ampleur dimensionnée, où acteurs et chanteurs dévoilent un talent et un entrain communicatif. C’est l’opéra qui s’envole ! La polyvalence des interprètes, leurs talents de mime et de chanteur de haut niveau, font de ce spectacle un enchantement que pourra partager chaque spectateur quel que soit son âge. La qualité vocale, notamment de la Reine et de Pamina, est un ravissement pour l’oreille. L’oiseleur Papageno, plein de faconde et de fantaisie, mène le spectacle tel un Monsieur Loyal ou Royal d’un cirque enchanté à l’image de Mozart, mélange et symbiose de la fantaisie et de la gravité. Telle une cascade d’eau pure, la voix de Papagena, interprétée par Cécile Nodie, avec une rare fraîcheur liée à un métier très sûr, répond à son oiseleur dans le duo célèbre. On soulignera la présence d’un orchestre réduit à un petit nombre de musiciens qui, avec force et persuasion, compensent largement la multitude, parfois pesante, d’un orchestre pléthorique.

Enfin, il nous est apparu que l’art et la technique de la lumière peut parfois se substituer à un décor, en transposant les lieux et ambiances des scènes.

A contratrio des représentations lourdingues de certains théâtres dits nationaux, il faut bien souligner que le prestigieux Théâtre des Variétés renoue avec sa tradition des grands spectacles musicaux populaires, et dans populaire il y a universalité et dans ce domaine, Mozart est roi.

La chaleur et la virtuosité de ce spectacle sont à découvrir avant le 12 juin prochain en espérant une prolongation ou une tournée qui serrait, à n’en pas douter, triomphale.

La flûte enchantée, d’après le chef d’œuvre de Mozart
Théâtre des Variétés – 7, Boulevard Montmartre – Paris 75002 – Soirées du mardi au samedi à 20h. Matinées le samedi et dimanche à 16h Places : 12/ 39 € – Tél : 01 42 33 09 92

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