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Impasses sanitaires

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Impasses sanitaires

On ne pourra jamais assez s’émerveiller du caractère épiphanique de cette crise sanitaire. Il n’aura même pas fallu deux ans pour que toute l’orthodoxie financière qui présidait aux destinées des membres de l’Union européenne soit jetée au panier, en même temps que le fétiche de « l’État de droit », les mérites du consensus, la prétendue rigueur scientifique des commentateurs éclairés et la fiction du consentement. Désormais, l’invective à la bouche et les foudres à la main, les gouvernements démocratiques répandent la peur et font régner un ordre sanitaire étrange où des vaccins toujours plus chers protègent de moins en moins contre une peste si terrible qu’on se refuse à imaginer des traitements – en France, du moins.
A-t-on vraiment raison de s’inquiéter de ces dérives ? Ou notre inquiétude elle-même n’est-elle pas aussi hystérique que les vœux totalitaires des partisans du tout sanitaire ? Les conservateurs se sont-ils lancés trop vite dans la bataille des libertés ?
En France, on entasse les lois d’exception, puisant sans honte dans l’imaginaire guerrier d’un peuple qui a vraiment souffert le martyre en 14-18 et avait alors vraiment connu une situation d’exception. En France, les conseillers présidentiels révèlent d’étranges collusions avec la grande finance ou les groupes pharmaceutiques, et l’entre-soi le plus incestueux s’étale au grand jour. En France, on se dépêche de restreindre toutes les libertés comme si le virus était le signal attendu pour précipiter à marche forcée la mue d’une société pas encore totalement asservie.
Il faut discerner quel est le bien commun. La prudence réclame qu’on mette de la mesure dans notre analyse quand nos adversaires ont perdu toute mesure. La prudence exige qu’on ne cède pas à la tentation de se montrer aussi intransigeant envers Macron que Véran envers ses opposants. Mais les faits risquent d’être têtus. Les sectateurs de Davos appelaient presque de leurs vœux une telle épidémie. Les organes de contrôle de l’État ne contrôlent rien et laissent apparaître qu’ils sont contrôlés. “L’État de droit” ne sert qu’à légitimer, au fur et à mesure, l’autoritarisme d’un président qui sait à merveille exploiter l’essence même de la République : tout ramener à l’État. Quelque direction qu’on prenne pour analyser la situation, on finit toujours par buter sur le fond de l’impasse : la crise n’est pas gérée pour elle-même mais en fonction d’enjeux qui la dépassent.

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