Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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C’est un livre à la Buisson. Puissant, argumenté, pensé, exhaustif dans son domaine qui embrasse le tout de l’humanité moderne. Dans humanité, il y a encore le mot homme. L’homme a changé. Enfin, tout a été fait pour que l’homme change. Surtout l’homme blanc, hétérosexuel, père, charnellement, spirituellement, sacerdotalement, quelle que soit la condition. C’est, en fait, le dernier piège de la modernité, ou de ce qui se présente comme la modernité. Il n’y a plus de héros, ni de saints, ni de guerriers, ni de princes, ni de rois, ni de maîtres, spirituels ou intellectuels ou professionnels ; mais il n’y a plus non plus de peuple, de famille, de village, de paroisse, de joies, de fêtes populaires, de traditions vivantes, de pèlerinages, de pardons, de communions, de liberté fraternelle. Il n’y a plus de Dieu, de Père du Ciel, de Christ-Roi rédempteur, d’Esprit d’intelligence et de vie. L’esprit bourgeois du XIXe siècle a progressivement tout balayé. La médiocrité fut prise pour règle : intérêts et petits comptes. Le monde dans sa grossièreté devint la référence. L’Église a cru devoir se mettre à l’unisson. Elle a rallié pas seulement la République, mais l’esprit du monde qui commande toute la pensée moderne. Les ouailles furent abandonnées en même temps que la foi traditionnelle. La France et la chrétienté en furent modifiées dans leur fondement. Toute la structure qui soutenait l’édifice social en a été affectée. Dans une société sans règle et sans force politique, le désir devint souverain en tout domaine et le caprice s’imposa. Bien sûr, sous sa forme féminine. La dévirilisation en fut la conséquence. De toutes les manières. La sexualité fut revue et corrigée selon les nouvelles normes, imposées par l’éducation nouvelle ; tout l’appareil d’État, toute la société de consommation se mirent dans le circuit. Ce tournant général fut pris dans les années 60-70 avec des élites consentantes, politiques, sociales, économiques, cléricales. Les derniers sursauts de protestations se manifestèrent dans la chanson, les films et les pièces de théâtre des années 80 où l’ironie française pouvait s’exercer encore. Après, tout ne fut plus que lâcheté. Le féminisme crut l’emporter mais n’est plus aujourd’hui que le dernier avatar d’une bourgeoisie prête à s’anéantir dans le déni de réalité, y compris physiologique avec tous les drames en conséquence.
Le livre de Buisson ne se résume pas. C’est une somme qui couvre une science immense qui va de la sociologie religieuse à la sociologie politique, de la psychologie humaine à la psychologie féminine. Chaque chapitre est bourré de documents, de références, de citations, de faits répertoriés et étudiés. Chaque phrase a son sens qui se situe dans une explication qui, elle-même, renforce un raisonnement. L’auteur a l’audace de l’insolence et de la crudité pour mieux exprimer son propos. Il s’en dégage un immense mépris pour toute cette société de ratés qui pensent dominer le monde et faire la leçon aux générations passées. « Oui, c’était mieux avant ! » proclame le bandeau qui orne le livre.