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Gouvernement Valls,d’étonnement en surprise

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Gouvernement Valls,d’étonnement en surprise

Les nouvelles quotidiennes de la classe politique ne laissent pas de nous étonner.

Remarquons bien que cette classe politique subit elle-même des étonnements, voire des surprises ; un exemple : le lendemain du second tour des municipales, la garde des Sceaux fit ses cartons, les entassant dans une voiture, recasant ses collaborateurs, bref abandonnant le navire sacrément amoché par les deux torpilles des 23 et 30 mars. Mais point ! Le président-toujours-là et le premier ministre-tout-nouveau-tout-beau décident de la maintenir à son poste. Le départ des ministres écolos ne doit pas gîter vers le centre gauche (surtout avec un premier ministre qu’on présente comme « à droite de la gauche »), alors il faut conserver les plus radicaux, en l’occurrence la plus radicale. Elle-même n’en revient pas… Surprenant, non ?

Un autre exemple : au lendemain du premier tour, Pierre Moscovici, dont la liste s’est trouvée en ballotage favorable, se frottait les mains de conserver son siège municipal dans cette charmante bourgade du Doubs, Valentigney, trop petite pour intéresser les journalistes ; cela tombe bien puisqu’une majorité de ses habitants ont retourné la situation en faisant basculer la municipalité à droite, au second tour. Les commentateurs ont alors « oublié » de parler de cette si petite ville… Surprise de Moscovici, et deux jours plus tard étonnement de ne pas rester à Bercy… Il y a une justice, quand même ! Même à gauche. Rassurez-vous, bonnes gens, l’ex-ministre des finances a déjà sa place dorée à Bruxelles, comme commissaire européen. Si le poste vous intéresse, arrangez-vous pour perdre une élection, vous serez surpris du lot de consolation ! Étonnant, non ?

Un casier judiciaire ? Aucun problème

Et quand c’est un parti politique qui perd une élection, ne vous tracassez pas si vous en êtes le premier secrétaire, vous avez toutes les chances d’entrer au gouvernement. Si votre casier judiciaire est un peu lourd à porter, c’est même mieux ! Étonnant, non ?

Mais le plus étonnant, allez, on va dire le plus surprenant, ce sont les sondages ! Rien de nouveau… certes. Mais quand même : le premier ministre n’est pas en place depuis une semaine qu’un sondage le crédite de 62% d’opinions positives (sondage LH2 pour le Nouvel Observateur, le 11 avril) (55% sondage BVA pour Le Parisien, le 12 avril) ! « Manuel Valls a le vent en poupe » titrent les médias ! Remarquables chiffres et déclarations vite portés au crédit d’un homme qui, alors ministre de l’intérieur, n’a pas renversé les statistiques de délinquance, qui n’a pas maîtrisé l’immigration, et qui est davantage connu pour ses problèmes de vue (voir 150 000 manifestants quand il y en a 800 000), ses « gazages » dirigés contre les redoutables terroristes qu’étaient les familles de la Manif pour tous, ses gardes à vue multipliées à l’encontre de dangereux activistes dénommés « veilleurs » (d’ailleurs souvent équipés d’un livre et/ou d’une bougie, ce qui laisse supposer des velléités d’attentat ou d’acte de violence incendiaire. A réprimer, donc !).

Voilà donc un premier ministre virginisé, divinisé, en tout cas blanchi de toute faute qu’il aurait pu commettre dans l’exercice de ses fonctions de ministre de l’intérieur. Étonnant, non ? Comment expliquer ce renversement d’appréciation ?

  • par une démarche de propagande ; on mise sur Valls, futur président, à l’instar d’un certain Nicolas Sarkozy ;
  • par une absence de mémoire de l’opinion ;
  • par une absence volontaire de mémoire de la part des médias, encouragés par la propagande, et par l’absence de réactivité de l’opinion.

Oui, c’est tout cela qui permet d’étonnants, de surprenants renversements d’image. D’ailleurs pas très confortable pour un président crédité de 18% d’opinions positives, et donc peut-être étonné par un si grand écart avec le résultat de son nouveau premier ministre. Mais on ne le plaindra pas…

Attention ! Un homme ne fait pas un gouvernement ; bon nombre de ministres sont restés, ou bien remplacés par d’autres idéologues qui ne vont en rien infléchir, entre autres, la politique anti-famille décrétée sous l’ère Ayrault. Exemple : au ministère de l’Éducation nationale. Alors ne nous faisons pas d’illusions sur la « nouveauté » qui n’en est pas une. Ceux qui pensaient que les résultats des élections municipales allaient nous apporter une gauche sensée et réfléchie seront… étonnés du « non-changement » ! Mais restons naïfs et optimistes, et espérons une… surprise pour les élections européennes !

Étonnés ou surpris ? Un professeur de français donne des cours particuliers chez lui. Sa femme entre dans son bureau et trouve la jeune élève du professeur sur ses genoux… « Oh ! Je suis surprise, s’écrie-t-elle ! -Non ma chère, réplique le professeur, vous êtes étonnée, c’est nous qui sommes surpris ! »

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