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Génocide étouffé

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Génocide étouffé

Un crime n’est jamais parfait. C’est ce que s’attache à démontrer Reynald Secher au sujet de la répression commise contre la Vendée et la majeure partie de l’Ouest de la France par la Convention et le Comité de salut public en 1793-1794. Le livre qu’il tira de sa thèse d’État, La Vendée-Vengé: un génocide franco-français, provoqua un petit séisme dans le monde de la recherche historique, la qualification des atrocités subies par les populations révoltées devenant le centre d’une controverse sur cette épisode minimisé par les historiens patentés de la Révolution française. Avec ce nouvel ouvrage, Secher aborde à nouveau cette question en s’intéressant à tous les documents qui prouvent le caractère systématique des massacres et leurs planifications administratives et «proto industrielles». Lois votées par les députés de la Convention prévoyant l’anéantissement de la Vendée, lettres de Turreau sans équivoque, écrits émanant des victimes comme des bourreaux, il se dessine clairement la volonté du pouvoir politique de massacrer des populations, non pas pour ce qu’elles ont fait, mais pour ce qu’elles sont. Élément fondamental, selon Secher, pour définir ce crime contre l’humanité, ce «populicide» disait Gracchus Babeuf, comme un «génocide». À ce premier crime, s’en ajoute un second: celui de «mémoricide». «Mémoricide» qui consiste à effacer les traces du génocide mais aussi à contraindre les victimes et leurs descendants à refouler ce traumatisme individuel et collectif. Preuves en sont, les violentes attaques et l’ostracisme d’un petit milieu universitaire à l’encontre d’un auteur aux propos certes parfois catégoriques, mais dont les recherches auraient pu susciter de nouvelles réflexions et engager de nouveaux débats. Comme l’écrit Gilles-William Golnadel dans sa préface: «Comment pouvons-nous continuer à exiger que la Turquie reconnaisse le génocide qu’elle a commis vis-à-vis des Arméniens? (…) Comment pouvons-nous prétendre nous donner en exemple?».

Vendée du génocide au mémoricide, de Reynald Secher, Cerf, 438p., 24 euros.

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