Monde
« Nos dirigeants actuels invoquent souvent la révolution »
Un entretien avec Ludovic Greiling. Propos recueillis par courriel par Philippe Mesnard
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Depuis la fin de la guerre, c’est-à-dire depuis 75 ans (avant je ne sais pas et je ne parlerai pas de la grippe « Espagnole »), la France a connu une épidémie de grippe tous les trois ans, en moyenne.
Il faut mettre à part l’épidémie très grave de 1957-58, dite grippe « Asiatique », qui a provoqué la mort de 116.000 personnes en France et un à quatre millions(?) dans le monde. J’en fus frappé, seul de ma famille, deux jours au lit à transpirer comme une baleine, si bien que ma femme dut lessiver, en ces deux jours, quatre paires de draps et quatre pyjamas. Comme ses confrères, notre médecin de famille était débordé et avait passé la consigne à sa femme (à l’époque, c’était l’épouse qui faisait office de secrétaire): Dire aux patients que pour la grippe: « rester au lit, boire chaud, du tilleul de préférence, prendre de l’aspirine et attendre que j’arrive ». Pour le reste, grippe « de Hong-Kong » en 1968, 36 000 décès, jusqu’à la grippe H1N1 en 2009, le bilan, très régulier fut de 30 à 35.000 décès à chaque fois, chiffre à comparer à la valeur moyenne d’une année « normale » 18.000 à 20.000 décès dus à la grippe « normale », lesquels décès sont compris dans le bilan « normal » de 200.000 à 250.000 décès chaque année pendant la même période.
En 2017, Madame Bachelot, forte de l’expérience passée décida de prévenir l’épidémie annoncée et commanda 90 millions de doses de vaccin anti-grippe. En oubliant, bien sûr, que ce vaccin n’était utile que contre la grippe de l’année précédente, comme chacun sait. On n’utilisa que 10% seulement de la totalité de ce qui fut commandé. Nul ne nous expliqua, par la suite, s’il y avait eu plus ou moins de malades parmi les vaccinés que parmi les autres. Il y eut quand même environ 30.000 décès…
En 2020, rebelote, mais on va faire mieux, on va lutter efficacement contre l’épidémie qui se profile, venant de Chine(!). Dans une agitation frénétique encore jamais vue, on va prendre les grands moyens. Comme les autres, comme des moutons de Panurge, où, presque tous les Etats dans le monde entier se lancèrent dans une prophylaxie imbécile, dite « confinement », sans commune mesure avec le but, on rapatriera les ressortissants résidant à Wuhan en rompant la quarantaine, faute impardonnable, on obligera les gens à rester chez eux ou à se tenir à un mêtre les uns des autres (sans doute s’agit-il d’un virus, sub-olympique, incapable de sauter à plus d’un mètre, et incapable de prendre l’avion), à porter un masque en ville ou à la campagne, inefficace ou pour le moins incertain car il y a un centimètre de passage d’air entre le nez et les pommettes et autant sur les côtés des joues, et pas pour les enfants qui ne portent ni ne transmettent évidemment pas le virus, à piéger des promeneurs sur la plage etc. On fermera les cafés, les restaurants, les cinémas, les salons de coiffure, les boutiques, petites et grandes (pas les très grandes), et pis encore si c’est possible, les écoles, c’est-à-dire l’avenir. On interdira les déplacements sur les routes, bref on stoppera toute l’activité du pays. Et on ruinera la France. Elle avait vraiment besoin de ça !
Dans ma petite ville, sur l’immense place principale, on a installé deux-cent mètres de barrières en créant un sens obligatoire pour canaliser le flot des acheteurs les jours de marché. En plein-air, ça devait être très efficace ! Ça a duré trois mois. Puis, brusquement, toutes les barrières ont disparu, vers le milieu de juillet. Sans doute, le virus avait-il décidé de s’en aller après avoir signé un engagement de « non-virulence »… Mais, à partir du 15 août, obligation de porter un masque pour tous les chalands venant faire leurs provisions, sans barrière cette fois, et toujours en plein air (et dans toute la ville). Quelle autre sottise imaginera-t-on en décembre ? Nos soi-disants « dirigeants » n’ont-ils donc jamais lu : Histoires Extraordinaires d’Edgar Poe ? La Peste de Camus ? Le Hussard sur le Toit de J. Giono ? La Caverne des Pestiférés de J. Carrière ?
On annonce aujourd’hui, 25 novembre, 50 000 décès. En trichant, car on ajoute aux victimes du printemps 2020 celles qui concernent l’automne 2020 dont on ne sait ce qu’il en sera advenu au printemps 2021 prochain. Mais dès maintenant nous savons que le bilan du printemps 2020 est d’environ 30.000 décès à fin mai. Où est la différence ? Je ne chipoterai pas pour savoir s’il y aurait eu plus ou moins de décès selon qu’on eût fait plus, mieux, moins ou rien-du-tout. Nul ne peut le dire sérieusement. Nul ne peut dire sérieusement s’il y a eu un décès de moins ou un de plus, grâce au confinement, ou malgré lui. Les quelques 30.000 malheureuses victimes ainsi que les 500.000(?) personnes porteuses du virus avaient-elles porté un masque? Qui sait? Et les autres?
Depuis 75 ans, le chiffre stable du nombre de décès, environ 30.000, dénote en réalité, une baisse sensible et régulière de la mortalité due à la grippe, comparé au chiffre de la population en augmentation constante. Soit: 0,067% vers 1950 devenu 0,045% en 2020. Et on peut affirmer, sans risque, que ce résultat est dû à notre excellent système de santé : la Sécu et l’Hôpital, si critiquables par ailleurs. A condition que le chiffrage ait été fait avec les mêmes critères depuis 1945, ce qui n’est nullement certain. Et sans oublier que le mot « grippe » couvre des virus et des situations diverses. Et aussi que l’on n’a aucun remède sérieux contre la grippe. Noter encore que les recommandations annuelles de vaccination gratuite contre la grippe, lancées depuis les années 80 par la Sécu n’ont à peu près rien changé dans les statistiques.
Cependant, cette année, tout le monde a apporté son grain de sel : querelles des médecins, surenchère des politiciens qui en rajoutent, critiques de ceux qui savaient faire beaucoup mieux, qui auraient acheté des masques à temps, et même auraient prévu des usines pour les fabriquer, et des places d’hôpital en plus alors qu’ils ont fait le contraire, et qui seront bien incapables de remettre en route, demain, ce qu’ils auront arrêté ou tué hier. Mais ils pourront toujours dire: « C’est pas nous, c’est la grippe qui en est cause ». Sans compter les syndicats qui, dès maintenant, réclament plus de moyens et des augmentations de salaires. Comme à l’accoutumée et hors de propos, ils prennent le train en marche. Jean Dutourd, auteur bien connu, railleur et gouailleur, journaliste, écrivain, académicien, fustigeait les « imbéciles ». Que dirait-il aujourd’hui ? Et Coluche; Et Brassens ? Oserai-je écrire un nouveau « J’accuse » à la façon d’Emile Zola, dont je n’ai ni le talent ni la notoriété ?… J’oserai.
Encore que pour Dreyfus que défendait Zola, il se fut agi de l’honneur d’un seul homme, et du déshonneur de quelques autres, et qu’aujourd’hui, il s’agisse de la survie de toute la nation ! Dreyfus, j’en parlerai plus tard et dirai pourquoi j’y vois un parallèle avec la façon dont fut traitée la période du « covid19 ». Mais, dès maintenant, il me faut accuser tous les « responsables », irresponsables de par la Constitution, d’avoir entraîné le pays dans une aventure stupide afin d’affronter un danger très surestimé. La grippe de cette année est une grippe « habituelle », quasi-triennale, avec des conséquences habituelles, et l’on pouvait se contenter de mesures légères avec le même résultat, et sans ruiner la France. Finalement, tout ce tralala n’avait-il pas pour but de cacher la misère et la ruine qui se profilaient déjà depuis plusieurs années ? Même pas.
Nos « responsables » n’y ont même pas pensé, ils ne pensent pas, ils ne savent pas penser. Il sont incapables de penser. Ils ont fait n’importe quoi, bêtement. J’accuse donc nos « dirigeants » d’avoir ruiné la France sans raison, d’avoir fait n’importe quoi inutilement, transformé une information (télévisée), déjà très pleurnicharde, en un système d’informations chiffrées sinistres, apeuré la population en créant une psychose anti-autrui (j’ai vu un client quasi mort de trouille dans une boutique parce qu’une acheteuse ne portait pas son masque), envoyé des centaines de milliers de personnes saines (pour 99 % d’entre-elles) se faire tester dans des laboratoires submergés, (10 % de positifs, parmi lesquels 10 % de vrais malades, donc 1 %), répandu à travers tout le pays des distributeurs de liquide hydro-alcoolique à l’entrée de chaque boutique pour se laver les mains (j’avais trois ans lorsque ma mère m’apprit à me laver les mains et inculqué une bonne habitude que j’ai conservée sans attendre que le gouvernement m’y oblige), paralysé le peu de travail qui restait encore en France, créé un million de chômeurs de plus et des milliers de faillites d’entreprises, promettre(?) des milliards d’euros (qu’ils ne possèdent pas) sous forme de prêts dans l’espoir vain de compenser les conséquences de toutes leurs sottises, bref, d’avoir agi comme des apprentis sorciers sans cervelle et tenté de nous faire croire ou de se faire croire qu’ils étaient capables de lutter contre les forces de la nature (comme pour le climat qu’ils prétendent être capables de modifier !), et camouflé tout cela sous un charabia et un verbiage abusifs et des tas de mauvaises raisons. Et même nous expliquer en détails que les laboratoires du monde entier travaillent d’arrache-pied et en concurrence à la création d’un vaccin salvateur qui sera au point lorsque le virus aura muté et l’épidémie disparue. Et vacciné des tas de gens avec un vaccin inutile. Bref, d’avoir dit et fait n’importe quoi et pris des mesures démesurées. Je les accuse de stupidité criminelle au grand dommage de la France et des Français.
Et, pendant que j’y suis, j’accuse aussi tous les autres dirigeants du monde de s’être comportés comme les moutons de Panurge, ruinant ainsi et aussi leur Pays et obligeant leurs peuples à guerroyer contre des moulins à vent. Tout ça pour rien. Et la Suède ?…
Personne ne s’est même aperçu que la principale cause contamination pour cette maladie comme pour d’autres, est l’usage quotidien de la monnaie, spécialement les billets de banque bourrés de microbes et de virus divers. On a oublié d’en interdire l’usage. J’ai même vu quelqu’un mouiller son doigt pour feuilleter des billets! L’usage de la monnaie est un facteur aussi important, dans la transmission des microbes, que la poignée de mains. Il y a aussi les poignées des caddies des supermarchés que personne ne songe à désinfecter entre deux clients (je n’ai vu personne les saisir avec un mouchoir), les poignées des distributeurs de carburant, les barres verticales de maintien dans le métro, etc. Qui distribue du liquide hydro-alcoolique dans les rames du métro ? Heureusement, comme dans le métro, presque toutes les portes des boutiques sont automatiques, elles n’ont plus de poignée. Et les paiements se font par carte, sans contact. Mais où s’arrêtera la bêtise ? (relisez Glucksmann)
Au total, on arrive toujours à la même conclusion : lorsque l’Etat s’occupe de ce qui n’est pas strictement de son domaine, il ne fait que des sottises. Ruineuses. Car tout ceci va coûter et coûte déjà des sommes gigantesques, que nous autres, pauvres contribuables sans pouvoir[1], allons devoir payer, comme toujours.
J’accuse enfin et principalement notre système politique qui choisit ses dirigeants parmi les élus après avoir obligé les électeurs à voter pour des incapables et à les élire, puisqu’il ne leur propose que des candidats désignés par les partis et non des gens qualifiés. Candidats qui, pour quelques uns n’ont jamais fait leurs preuves, et pour la plupart ont déjà prouvé leur incapacité. Il y a vraiment des révolutions qui se perdent.
Notre Président, qui se retrouve aujourd’hui comme un gosse qui a cassé son jouet, promet de relancer l’économie. Bonne idée, mais avec quelles usines? Celles qui sont fermées? Celles qui ont disparu depuis quarante ans? Ou celles qui seront surchargées de dettes pour rembourser les prêts octroyés afin de les remettre en route?. C’est malin après avoir tout arrêté ! Il promet aussi de « changer de méthode, en conservant le cap ». On est bien content d’apprendre qu’il avait un cap.
Aujourd’hui, l’épidémie du printemps 2020 est terminée depuis longtemps. Elle a présenté un paroxysme du 2 au 15 avril soit quatorze jours et duré au total du 15 mars au 22 mai (69 jours). Celle de l’automne 2020 a commencé le 19 octobre et nous ne savons ce qu’il en sera au printemps prochain. Depuis fin mai on nous raconte des histoires. La courbe des décès sur Internet montre clairement que l’on nous a embêté avec des masques et menti, tout l’été, pour rien. J’accuse donc, en connaissance de cause, tous, tout les politiciens, d’avoir menti, triché et d’avoir agi en dépit du bon sens et de nous avoir ruinés. Mauvais politiciens, Mesdames et Messieurs qui faites de la mauvaise politique, allez-vous-en !
[1] A mon grand étonnement, j’ai lu, dans l’un des premiers mensuels français de vulgarisation scientifique, que je détenais un pouvoir : mon bulletin de vote!… Voilà un auteur, scientifique, qui est au moins conscient de ce qu’il écrit. Sans rire.