Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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L’auteur n’hésite pas à utiliser la métaphore, le symbole, l’allégorie mais aussi et surtout le pamphlet sous forme de conte. Il imagine la France de 2070 qui serait devenue dynamique et prospère. Il n’en fut pas toujours ainsi, notamment en 2020. Il crée son porte-parole en la personne d’Anissa At Aissa, qui était alors, jeune chargée de mission à l’Elysée.
L’origine du nom de la narratrice et l’histoire des premières années de l’héroïne ne sont pas fortuites ni anodines. Le prénom et le nom Anissa At Aissa , sont des dérivés du vocable arabe anis, mais aussi du grec Agnê signifiant « pur », d’où Agnès. Il est d’origine berbère et est aussi hébreu : « Dieu sauve ». Sa véritable origine signifie « Jésus ».
En 2070, donc, Anissa At Aissa se souvient de l’irruption de Jeanne-Antide Aubier, en 2023, arrivant de Nouvelle-Calédonie, de la ville de La Foa, commune qui fut au centre de la grande révolte kanak de 1878. La jeune chargée de mission, intriguée par cette jeune fille qui veut aider son Président à restaurer la souveraineté de la France, la rencontre… Jeanne est aveugle, elle tutoie systématiquement tout le monde et est accompagnée d’un chien au nom homérique d’Argos.
Anissa et Jeanne partiront pour un grand périple qui les amènera à rencontrer un secrétaire général à Papeete, puis atterrir en métropole, pour séjourner à La Lanterne, résidence d’une République qui se terre à l’ombre du château royal de Versailles. Enfin la rencontre avec le Président. De là s’ensuivent toutes les étapes similaires à l’épopée de Sainte Jeanne d’Arc, non pas de 1429 à 1431, mais durant l’année 2023. Elle libère la France de son carcan, rétablit la liberté et l’indépendance et sauve Strasbourg de la sécession. Son aventure s’achève à son audition par la Commission d’Enquête du Parlement de Bruxelles. Son bûcher sera l’interdiction de s’exprimer avec l’abandon de tous les princes qu’elle a sauvés.
Au travers de cette fable, le récit prend sa véritable signification dans les dialogues que tient Jeanne avec tous les archétypes stupides de notre triste époque. Défilent la boomeuse, ancienne soixante-huitarde, le Conseiller de la République, le Directeur d’Antenne, le Rappeur, le Porte-Parole du Parti Écologiste, l’Économiste, le Militant et… le Président. Ils sont tous passés au laminoir avec, dans leur sillage, l’Union européenne et tous les hochets du moment. Au nom de Jeanne, Franck Ferrand dézingue et défourraille les cuistres et les lâches. Un grand moment jubilatoire de lucidité qui se lit comme une épopée.