Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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«Sans la musique, la vie serait une erreur, nous dit Friedrich Nietzsche, philosophe et pianiste, parce qu’elle est la belle humeur donnée aux sens. » Catherine Lechner-Reydellet, auteur de nombreux ouvrages musicaux de référence et professeur d’enseignement artistique au Conservatoire de Grenoble, nous ouvre avec Les légendes françaises du piano, la seule porte qui ne se referme jamais, celle de la musique et de sa poésie.
Au fil des pages se déroule toute une galerie de grandes figures du XIXe siècle, issues d’illustres compositeurs tels Beethoven, Schubert, Liszt, Chopin… dont les œuvres portent l’empreinte de leur écriture, leur phrasé et leur couleur. L’auteur nous invite à la rencontre de ces concertistes devenus professeurs qui ont su insuffler leur passion et former à leur tour d’excellents artistes. Leur seul but, viser l’excellence, et, pour l’élève, servir la musique comme un acteur sert un auteur dramatique, à cette différence que le pianiste entre dans la musique en se laissant emporter par ses émotions pour mieux la transmettre. Chaque chapitre décline le parcours d’un maître, décrypte sa méthode d’enseignement, et se termine par l’hommage d’un de ses élèves. Parmi eux, Yvonne Lefébure (1898-1986) ancienne élève d’Alfred Cortot et de Marguerite Long, qui pratiquait pendant ses cours l’explication par l’exemple : elle parlait en jouant. Alfred Cortot (1877-1962), dont la devise « chaque doigt doit être une voix qui chante », montre combien il avait fait siens les conseils de Chopin, se passionnait pour la pédagogie autant que pour les concerts. Lucette Descaves (1906-1993), sortie des classes d’Yves Nat et Marguerite Long, dont elle deviendra l’assistante, consacra une partie de sa carrière à dispenser son savoir dans des écrits, dont Un nouvel art du piano. Lui succéda Reine Gianoli (1915-1979), formée par Alfred Cortot qui la fera nommer professeur à l’École Normale : sa pédagogie mettait en relief l’importance capitale du poignet dans le jeu pianistique. Héritière de cette talentueuse lignée, Catherine Joly, aujourd’hui concertiste internationale et enseignante, célèbre avec admiration celle qu’elle considérait comme un « guide ». Tous ces témoins illustres, passeurs de cette noble tradition qui ne cesse de rayonner, nous rappellent – c’est le cœur de ce livre, aussi captivant qu’instructif – qu’une interprétation, plus ou moins nuancée selon le pianiste, n’est jamais définitive et la maîtrise d’une œuvre, jamais acquise.