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VIVRE ET TENIR

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VIVRE ET TENIR

C’est un roman, paraît-il. C’est une vie, en fait. Disons que c’est le roman d’une vie. Rien n’est plus personnel que ce charmant petit livre. Ce que c’est que d’être adolescent en 1968 au milieu des fumées et des barricades, et de se sentir une âme vendéenne, attachée à son Noirmoutier ancestral. Il a connu l’ancien et le nouveau monde, la vie d’autrefois et la dispersion d’aujourd’hui ; il s’est battu sur des fronts qu’il n’avait pas prévus, s’insérant dans la bonne et vieille société nantaise des Armel de Wismes, des Robert de Goulaine, des Jean de Malestroit, mais se liant d’amitié avec le petit monde effervescent des copains de bistrot. Journaliste d’occasion très jeune, devenu professionnel très vite, il a rencontré tout un monde politique et littéraire qui le fascinait sans le dévorer. Il a lutté pour la liberté de la presse dans ce grand Ouest, où la mainmise du capitalisme démocrate-chrétien prétendait imposer son unité de pensée. Il s’est engagé lui-même et sur ses propres fonds. Il a tenu aussi longtemps qu’il a pu et les gens qui savent, savent bien ce que ça veut dire. Mais peu importe, il a fondé le prix Chateaubriand, à Combourg même, avec l’accord des plus plaisants des Immortels. Et quand il va se reposer, il se rend tout simplement à Solesmes. Vous voulez demander autre chose à la vie ? A vous de deviner le nom véritable du héros.

Hervé Louboutin, Mai 68 chez Louis 16, roman. Editions Les Chantuseries, 2019, 139 p., 16 €

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