Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Don Winslow est un écrivain américain de thrillers ou de romans policiers, l’un de ceux qui savent faire et auxquels on ne demande pas d’être Balzac. Personne ne lit Don Winslow sous cet angle. Il est lu, passionnément, parce que c’est un maître en frissons, ancien détective privé. Ses romans sont traduits dans le monde entier, et plusieurs adaptés à Hollywood. Un écrivain populaire, à lire au PMU avec un demi. La belle vie. Pour le lecteur du moins, car pour ce qui est de ses personnages, il en va tout autrement. Dans La griffe du chien et sa suite, Cartel, un ancien agent de la DEA lutte contre le trafic de drogues en tous genres qui passent la frontière et inondent son pays. Keller ne rigole pas sur les moyens. La Griffe du chien le voit affronter Adan Barrera et l’ambiance rappellera le film Sicario. Enquête, personnages riches en couleur et tension garantie. Il en va de même dans la suite, Cartel, comme dans le troisième tome, final paru depuis peu en grand format (La frontière, HarperCollins, 2019). Avec Cartel, Winslow a reçu le prix Mystère de la critique. Keller s’est éloigné des horreurs des cartels mais ces derniers ne l’ont pas oublié… Il reprend du service dans un contexte de luttes de pouvoir entraînant un sombre climat de violences. La force de Winslow est là : ce sont des polars, des frissons, bien sûr, le lecteur est happé par sa lecture comme s’il regardait une série de haut vol, mais ces livres donnent aussi une image du monde à ce point réel que l’on n’en sort pas indemne. Winslow, écrivain de genre, peut-être, mais personne n’entrera dans la série de La griffe du chien en croyant simplement se détendre. Une saison 1 et une saison 2, donc, addictives, la saison 3 sous le coude en trépignant, le genre de thrillers qui vous fait oublier votre arrêt de bus ou de métro et vous oblige à surgir de votre siège, au risque d’être en retard au travail. Pour peu que vous conserviez l’envie d’y aller.