Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Alors que nous entrons dans la préparation des élections municipales qui se dérouleront les 15 et 22 mars 2020 qui éliront les maires et leurs équipes pour 6 ans, Grégoire Milot nous offre 200 affiches sélectionnées dans sa collection qu’il a réunie depuis 30 ans. Un slogan, un texte, des propositions… tous nos candidats profitent des campagnes électorales pour se présenter et se dévoiler. Quand on se replonge dans ces documents d’hier, on est frappé par l’originalité, la violence, les erreurs de leur message et les évolutions de leurs auteurs. Grégoire Milot en fait l’analyse avec humour et détachement, parfois avec une pointe d’ironie ou d’insolence qui nous permet de découvrir ou de nous remettre en mémoire les positions de nos acteurs politiques d’hier avec un recul historique et politique que nous avons aujourd’hui. C’est l’occasion de revenir sur des décennies de vie politique jalonnée de surprises et de petites histoires. Une occasion de revisiter agréablement les hommes et les idées de notre mémoire politique.
Grégoire Milot développe une analyse précise et minutieuse. Il nous suggère aussi les éléments de réflexion. Alors que l’on faisait des affiches sur tout et sur rien, elles survivent aujourd’hui sous la forme des affiches officielles apposées sur les panneaux électoraux. Le manque d’emplacements autorisés pour coller, les interdictions de l’affichage politique commercial sont la principale raison de l’abandon progressif de ce mode de communication. Il faut y ajouter le manque d’énergie militante qui a été remplacés du fait de leur défection par des sociétés commerciales d’affichage. Dans le même temps le besoin n’est plus exprimé par les candidats pour qui l’essentiel de l’affiche réside à y faire figurer leur photo, expression d’une action égocentrée visant à s’afficher sans avoir rien à dire. Le slogan a tendance à disparaître, le message idéologique est inexistant, caractérisé par la disparition des arguments et l’absence de revendication sociale ou politique particulière. L’illustration la plus récente est celle de LREM qui a créé un parti sans faire une affiche.
L’abandon caractérisé de l’affiche politique est-il l’expression d’un vide idéologique, d’une absence de discours, d’un manque de créativité ou plus simplement d’une évolution de l’action politique ? Au lecteur interpellé, sensibilisé par cette présentation inédite de réagir et de répondre à l’appel de l’auteur qui vous propose d’apporter votre contribution à l’analyse de certaines de ces affiches et de les formuler sur le site internet dédié à cette intention.