Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Juliette Bernard (1777-1849), une des femmes les plus courtisées de son époque, joua un rôle social et culturel éminent. Qui fut réellement Juliette Récamier dont le nom est inséparable de celui de Chateaubriand (1768-1848), dont elle demeura la tendre et fidèle amie ? Femme de lettres, dotée d’une culture artistique très poussée depuis l’enfance, son goût pour les arts se manifestera dans la décoration de son hôtel particulier rue du Mont-Blanc où elle recevait les grands artistes de son temps ainsi que les hommes et femmes politiques de tous bords. Reine des salons, elle fut aussi une reine de la mode arborant le type de robe-chemise de coton blanc très portée pendant l’antiquité. Par la coiffure, l’habillement, elle se distingua dans tous les temps qu’elle traversa : « elle n’était pas à la mode, elle avait un style, voire tout simplement du style ». À la fois inaccessible et avenante, d’une « coquetterie poussée jusqu’au génie », mais ne se donnant jamais, elle avait l’art de la séduction comme celui du mystère qu’elle savait entretenir. Son existence faite de succès fut aussi traversée de revers de fortune et, pour avoir soutenu son amie de toujours Madame de Staël, Juliette sera frappée de trois ans d’exil jusqu’en 1814 à l’abdication de Napoléon. La plume élégante de Catherine Decours, au fil des pages, nous livre le portrait d’une femme attachante dont le sens de l’abnégation et de l’apaisement firent dire à Chateaubriand, c’est « une lumière sereine éclairant un tableau d’orage » ; on comprend mieux la longévité de l’attachement qui les lia jusqu’à leur mort, à dix mois d’intervalle.