Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Maeterlinck méditait constamment sur la nature et la matière en y cherchant des réponses spirituelles. L’instinct, l’intelligence, les générations, tout, enfin, se mêlait sous ses yeux et dans ses lectures pour dégager un univers mystérieusement animé. Son matérialisme spirituel est une curieuse tentative d’expliquer la vie en se passant de toute métaphysique tout en prétendant que l’amour guide tout. La chose pourrait paraître naïve si le poète, mué en scientifique, n’avait toute sa vie dévoré la littérature spécialisée, qu’il transmutait magnifiquement en récits. Il écrivit trois livres sur les insectes sociaux qui, aujourd’hui encore, sont de merveilleuses introductions sur ces univers réduits et formidables. Sa méthode culmine dans le dernier paru (en 1930), La Vie des fourmis. Pour le néophyte, c’est une plongée éblouissante dans un monde où l’insecte est éleveur de pucerons, entretient à grand frais des lépidoptères captifs, s’enivre de nectars et cultive des champignons, et administre, mystérieusement, une communauté quasi-asexuée où tous les individus n’ont comme jouissance que le service d’une république collectiviste à travers la régurgitation permanente de la nourriture pour les autres fourmis, la collaboration affairée à la construction de la fourmilière et la dévotion aux larves. L’auteur décrit sans nous lasser et en tire d’étonnantes leçons sociales et politiques, dont on mesure l’actualité…