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L’essai du mois : Le vrai nouveau monde selon Alexandre Devecchio

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L’essai du mois : Le vrai nouveau monde selon Alexandre Devecchio

Voilà un essai à lire absolument en cette rentrée littéraire. La voix et la plume d’Alexandre Devecchio sont devenues habituelles aux oreilles et aux yeux de quiconque s’intéresse à la vie politique, intellectuelle et sociétale française. Elle s’est imposée au fil des principaux médias, depuis le Figaro vox dont il est le rédacteur en chef, un Figaro vox qui est un véritable espace de liberté d’expression où sont abordés les sujets qui fâchent, et particulièrement ceux de l’UE, de l’immigration ou de l’islamisation. Elles se sont aussi installées dans le paysage, depuis son premier essai paru chez le même éditeur, Les Nouveaux enfants du siècle, du fait de son jeune âge – il est né en 1986 – et de son parcours : Devecchio a grandi en Seine-Saint-Denis, à Epinay-sur-Seine et à Saint-Denis. À ma connaissance, ils ne sont que deux essayistes et intellectuels intervenant actuellement dans le débat public à savoir, dans leur chair, à l’école comme dans la vie de ces rues-là, ce qu’est le racisme anti blanc, violent. Ce n’est pas une mince expérience et cela explique les parcours. Devecchio a vu le paysage urbain changer, passer de la vie plus ou moins en commun, avec une présence bien moindre de l’islam, à une vie séparée entre communautés, dans des espaces où il n’y a plus de blancs. Pourquoi aurions-nous crainte d’écrire le réel ? Les cités de la banlieue anciennement rouge de Paris sont des cités africaines islamisées d’où les Européens et les Français ont été chassés. Il en va de même de plusieurs villes moyennes de province où le gouvernement concentre discrètement les migrants. La France est bien un État colonial, les Indigènes de la république ont raison, sauf que ce sont eux les colons.

L’essai de Devecchio montre que les populistes ont l’oreille du peuple car ils sont les seuls à dire la vérité sur ce sujet comme sur d’autres. La France est devenue violente, délinquante, livrée aux racailles en nombre d’endroits, islamisée et communautarisée. Partant de ce point, qui est une évidence, le populisme n’est alors pas analysé par l’auteur comme étant un danger pour la démocratie mais bien au contraire comme un mouvement d’attachement à un art de vivre menacé, à un régime de liberté, à une vision du monde et de la souveraineté de la nation. Il ne faut jamais oublier par exemple que le Français est constitutionnellement la langue de la République, ce dont il est permis de douter dans les rues des villes moyennes ou au nord de Paris.

Pour Alexandre Devecchio, nous assistons ainsi à une « recomposition » politique issue de l’échec du triomphe planétaire annoncé de la démocratie libérale et de la mondialisation heureuse. Les peuples sont entrés dans l’ère de la paupérisation en même temps que leur souveraineté leur était enlevée pour être transférée à l’échelle supranationale. Le populisme est ainsi, selon la formule d’Ivan Krastev citée par l’auteur, « une insurrection mondiale contre l’ordre libéral progressiste post-1989, qui se caractérisait par l’ouverture générale des frontières aux hommes, aux capitaux, aux biens et aux idées ». La fin d’un cycle politique. À contrecourant de ce qui se dit et s’écrit dans le monde médiatique officiel, Devecchio a le courage de démontrer que ces populismes ne sont en rien des retours aux années 30, tout au contraire. Il démontre que les années 30 ont connu des mouvements totalitaires expansionnistes, comme le nazisme ou le communisme, et non des mouvements nationalistes ou souverainistes. Ainsi, le discours convenu de Macron du type « le nationalisme c’est la guerre » est discours mensonger, issu tout droit de cerveaux matraqués par 30 ans de gauchisme intellectuel post-mitterrandien. Les drames du XXe siècle, pense l’auteur, sont le produit d’internationalismes et non de nationalismes. Sa démonstration est plus que convaincante, d’autant que Devecchio montre combien notre monde actuel est en proie à des risques immenses du fait de la techno-marchandisation effrénée d’un côté, de l’islamisme radical de l’autre. Le populisme est en train de recomposer la vie politique mondiale, et ce populisme est la mise en œuvre par les peuples de leur volonté de conserver leur identité et des limites claires. Et si nous abandonnions le pessimisme ?

Par Matthieu Baumier
Alexandre Devecchio, Recomposition. Le nouveau monde populiste, Cerf, 2019, 300 p., 19 €

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