Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Les livres sur les guerres de Vendée ne manquent pas : environ 50 000 publications, depuis les archives de l’époque jusqu’aux études actuelles, comme le rappelle M. Brégeon lui-même. S’il juge utile, néanmoins, de se fendre d’un énième ouvrage sur le sujet, c’est à des fins de vulgarisation. Soucieux d’éviter les clivages idéologiques que tend à susciter tout récit de l’insurrection, fatalement accusé d’être de parti-pris républicain ou royaliste, il préfère offrir une galerie de portraits des plus emblématiques généraux de cette épopée homérique. Car si le grand public retient parfois la figure de Charette, « cet homme n’était pas seul, la littérature à propos de ses camarades manquait de façon évidente » et quel que soit le jugement que l’on porte sur ces événements, la mémoire de ces combattants mérite d’être conservée tant leur vie a été « l’exemple de ce que nous avons coutume d’appeler la bravoure ».
Aussi découvrons-nous, ou redécouvrons-nous, chapitre après chapitre, les exploits militaires et les gestes d’humanité des plus éminents héros vendéens : Cathelineau, courageux paysan à la foi fervente, surnommé « le saint de l’Anjou » ; Bonchamps, connu pour avoir gracié, dans son ultime volonté alors qu’il était à l’article de la mort, 5000 prisonniers républicains ; Lescure, dont les menées intrépides et la piété ardente en firent « le saint du Poitou » ; Talmont, grand féodal, audacieux, peut-être à l’excès, quand il entraîna l’armée dans la très hasardeuse virée de galerne ; d’Elbée, qui fit réciter à ses troupes le Pater noster afin de les rappeler à la charité pour qu’elles épargnassent les ennemis capturés ; La Rochejaquelein, aussi jeune que vaillant, dont l’honneur et le panache le dispensent de toute hagiographie ; Marigny, plus indiscipliné que cruel, en dépit de sa mauvaise réputation ; Stofflet, dur, ambitieux, mais tenace, infatigable, et fusillé en criant « Vive la Religion ! Vive le Roi ! » ; Charette, enfin, inénarrable, insaisissable, chevaleresque, génie de la « petite guerre » qui mit longtemps en échec les colonnes incendiaires, jusqu’à ce que, lui aussi, il mourut en héros.
Un livre, donc, qui n’apprendra pas grand-chose aux connaisseurs, mais qui, en proposant outre ces neuf portraits un résumé du contexte historique, une chronologie, ainsi qu’une synthétique historiographie, constitue une vivante introduction à la révolte vendéenne.