Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Les amateurs de rugby le savent bien, les Anglais n’ont rien perdu de leur félonie. Alors que le Tournoi des VI Nations a pu captiver et navrer nos lecteurs, nous ne pouvons trop leur conseiller de se procurer Quand le Lys terrassait la Rose de Daniel de Montplaisir. Cela apportera une justification culturelle à leurs énervements diurnaux.
Car la rouerie anglaise puise son origine dans l’histoire. À Hastings, en 1066, Britannia sut accepter d’être défaite par Guillaume de Normandie afin d’ajouter de la vigueur normande à sa nature retorse. Enchaînant les défaites au XIIIe siècle, et notamment quelques piteuses culbutes à Château-Gaillard ou à la Roche-aux-Moines, Albion lança la guerre de Cent Ans en refusant de livrer un traître et en ignorant la naissante souveraineté française. Un conflit qui ravagea les deux pays mais permit à la France de connaître certaines des plus belles personnalités de son histoire : Charles V, Bertrand du Guesclin, Charles VII et évidemment sainte Jeanne d’Arc. À la prévarication érigée en politique, le royaume répondit par le sentiment national et l’appel à la vertu. Patay, Formigny et Castillon effacèrent les humiliations de Crécy et Azincourt.
L’Angleterre demeura longtemps incapable de comprendre la souveraineté française. Les victoires de Calais et La Rochelle lui enseignèrent cette notion. Plusieurs affrontements continuèrent d’émailler les relations entre Londres et Paris, notamment dans les Antilles ou aux Amériques. La guerre de succession d’Espagne lança la passion anglaise : lutter autant qu’elle le pourrait contre l’ascendant de la France en Europe. Sur terre mais aussi en mer. Il y eut 119 batailles navales au cours de l’histoire entre la Royale et la marine anglaise, et une parfaite égalité contredit la prétendue supériorité des moussaillons de l’amiral Nelson.
Si la folie d’un homme conduisit au fatal affrontement de Waterloo, le souvenir des victoires françaises devrait pourtant glorieusement orner le blason national. C’est tout le propos de Daniel de Montplaisir dont la subjectivité, certainement sensible, offre pourtant une belle tentative historiographique qui ravira les amateurs de roman national.