Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Georges-Henri Soutou poursuit son travail de présentation des analyses des années 20 concernant le traité de Versailles. Après sa passionnante préface au recueil de textes d’Alfred Fabre-Luce, Comment naquit la guerre de 14, aux Editions de Fallois, il a participé à la publication de La Paix, d’André Tardieu, rédigé en 1921 afin, selon Georges Clémenceau, « de fixer dans un volume la vérité ». Le texte de Soutou précise plutôt que « La Paix est un volume de mémoire, mais aussi un instrument de combat ».
Pour Tardieu, l’Allemagne a prémédité la guerre. Déjà coupable de la barbarie bismarckienne de l’annexion de l’Alsace et la Lorraine au mépris du sentiment de ses habitants, elle vouait une haine ancestrale à la France mâtinée d’une arrogance bien sensible dans le « crime international » du 2 août 1914. La France l’a emporté, exaltée par la valeur d’une Nation prête au sacrifice mais également entourée d’alliés. Mais c’est aussi, pour Tardieu, la victoire des principes : « Guerre des peuples, guerre des Nationalités, guerre pour le droit des peuples et des nationalités, elle était cela dès le premier jour de l’agression allemande. »
Artisan du traité de Versailles, Tardieu le défend en appelant au réalisme. « Toute de fermeté et de conciliation », la France aurait obtenu, au milieu d’une discussion « d’un maximum d’intensité », une paix juste – contre les critiques de Keynes – et une paix bonne car elle a su ranger ses alliés à d’utiles compromis. Clémenceau, surtout, serait à louer pour son effort et sa vigueur. S’il y eut des crises, le Tigre a obtenu l’occupation militaire de la rive gauche du Rhin, le désarmement et donc l’annihilation militaire de l’Allemagne si les clauses du traité sont appliquées, et un juste statut pour la Sarre. L’histoire ne reprochera pas à Tardieu son enthousiasme national mais le trop grand espoir qu’il porta dans la force qu’aurait la France à convaincre ses Alliés d’appliquer tout le Traité.