Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Voilà une biographie comme sait en construire et en rédiger Florence de Baudus. Que n’a-t-on dit de Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, petite sœur de Napoléon ? La fameuse statue de Canova parle bien pour son éclatante beauté mais peu pour sa vertu. Et les ragots n’ont cessé de courir sur elle, depuis son adolescence et presque jusqu’à sa mort. N’est-on pas allé jusqu’à la soupçonner d’inceste avec son frère ? Luttant avec les archives, les correspondances les plus variées, les mémoires surabondants et si faux de l’époque, Florence de Baudus dégage un portrait d’une piquante et très réaliste vérité. Non, ce n’était pas une nymphomane, bien qu’elle eût beaucoup d’amants dont les aventures ont ponctué sa vie, de Fréron à Forbin, de Canouville à Pacini. Mais elle fut la femme du général Leclerc, soldat de haute vertu, mort héroïquement à Saint-Domingue ; elle le suivit avec le courage d’une Bonaparte. Elle épousa ensuite le prince Camille Borghèse qu’elle trompa et qui la trompait, mais elle sut être à la hauteur de son rang. Elle fut aussi la mère incon-solable de son enfant Dermide, mort prématurément. Et la meilleure peut-être des Bonaparte malgré son caractère passionné, la plus fidèle à toute sa famille qui ne s’entendait pas très bien et qui se chamaillait. Lucien, Louis, Jérôme, Élisa, Caroline le lui rendaient bien. Elle était fastueuse, inconséquente et, cependant, charmante, bonne et quand il le fallait, généreuse. Maîtresse de maison incomparable, elle voulait toujours le plus beau et le meilleur dans ses châteaux de Montgobert ou de Neuilly, dans ses hôtels parisiens, dans ses villas italiennes, dans ses résidences princières. Prenant des bains au lait d’ânesse, capable de tous les caprices, mais aussi bien forte dans l’adversité, acceptant les pires conditions pour répondre aux exigences d’une fidélité supérieure. De complexion maladive, parfois et de plus en plus jusqu’à paraître en mourir, elle affrontera son étrange destinée en y mêlant la fantaisie la plus vive et la gaîté la plus enjouée. Le pape Pie VII l’aimait bien et finalement elle mourut réconciliée avec son prince de mari.
Quel incessant paradoxe que cette Pauline qui fait tout l’intérêt de sa vie dont Florence de Baudus sait rendre les contrastes avec une sympathie non dissimulée ! N’y avait-il pas quelques Baudus qui se rencontraient sur les chemins de ces Altesses impériales d’un si nouveau genre ? Cette biographie de Pauline Bonaparte prend très heureusement la suite de celle de Caroline, devenue princesse Murat et reine de Naples. Voilà une bonne manière de se plonger dans cette fabuleuse histoire des Bonaparte !